Organisée par Lorient Agglomération, la première édition du Salon Terre et Mer, qui s’est tenu les 23 et 24 mai avait pour ambition de mettre en lumière les métiers de l’économie alimentaire de la production à l’assiette ainsi que les filières du « bien manger et consommer local ».
Lors de ce salon, Fabrice Loher, président de Lorient Agglomération et maire de Lorient, Olivier Le Nezet, président du Comité national des pêches maritimes et des élevages marins ainsi que président de la SEM Keroman et Alain Le Sann, co-président du Collectif pêche et développement, étaient réunis pour une table ronde sur le thème de la pêche ou plus précisément des pêches. Animé par le journaliste Christian Veyre, ce rendez-vous a permis de parler de la pêche, qu’elle soit artisanale ou industrielle, mais aussi de la biodiversité et de la fragilité des milieux, de planification maritime ou encore de souveraineté alimentaire.
Pour ouvrir la table ronde, Fabrice Loher a rappelé le contexte de la filière au niveau national :
« Le poids du secteur de la pêche auprès des décideurs est encore trop faible et il faut que la voix des pécheurs soit incarnée politiquement. C’est important pour faire passer des messages auprès du grand public qui a une connaissance très parcellaire de la filière, alors que les professionnels, contrairement à ce que propage certaines organisations environnementales, sont engagés pour la souveraineté alimentaire de notre pays et pour la défense des océans qui sont leurs outils de travail. Les pêcheurs sont les premiers protecteurs de l’environnement car ils n’ont aucune intention de dégrader un écosystème dont ils vivent. L’Europe, et singulièrement la France, est en la matière, un très bon élève ».
Avec Alain Le Sann, il a été question de la Conférence internationale pour la préservation des océans organisée du 9 au 13 juin prochains à Nice :
« Il est vital que les pêcheurs soient représentés dans les instances nationales et internationales qui préparent les décisions politiques en la matière. Le risque est qu’ils soient exclus de la définition des aires maritimes protégées et que ces zones soient intégralement réservées à la pêche de subsistance donc pas à la pêche artisanale ».
Enfin, avec Olivier Le Nezet, les propos ont été plus techniques en abordant la différence entre la pêche illicite (INN pour non déclarée et non réglementée) et la pêche illégale, en évoquant le traité pour la protection de la haute mer et de la biodiversité marine ou encore l’utilisation de l’outil de gestion RMD (Rendement Maximum durable) :
« Je suis favorable à l’encadrement de la pêche en haute mer si on peut contrôler et sanctionner ceux qui ne respectent pas les règles. L’Union Européenne est un très bon exemple de ce qui fonctionne bien en la matière et au final nous avons réussi à restaurer les stocks de poissons à hauteur de 80%. Demain, l’enjeu sera de redéfinir les modèles d’évaluation des stocks, espèces et quantité, compte tenu du dérèglement climatique ».