TRANSFORMATION
À Hennebont, 80 000 bocaux par an pour Alter Ego
Compotes, purées, ratatouilles, soupes ou confitures : 80 000 bocaux sortent chaque année des ateliers de l’ESAT d’Hennebont et sont vendus jusqu’en région parisienne et à Lyon.
Dans les locaux d’Alter Ego à Hennebont, un parfum sucré de pommes chaudes embaume les couloirs. Tout juste extraits des étuves, les 270 kg de pommes du jour passent au tamis.
Nous réalisons de la compote pour Pomme d’Api’zz, un verger tout près de Guidel qui est l’un de nos plus gros clients. À la fin de la journée, on aura fabriqué près de 600 bocaux de compote, étiquetés et prêts à être vendus.
explique Nicolas Bourieau, moniteur de l’atelier conserverie.
Connu au départ pour la marque Les recettes d’Armor – soupes, sauces tomate, plats de légumes cuisinés…, dont les produits trônent dans les boutiques bio en Bretagne, à Lyon, en région parisienne ou à Angers, Alter Ego a convaincu d’autres conserveries, comme la conserverie Basique à Lorient, de lui confier une part de leur production. L’atelier reçoit aussi ponctuellement les surplus saisonniers des maraîchers.
Quand il y a trop de tomates en été ou trop de courges en hiver, tous les producteurs veulent les valoriser.
80 % de produits bio
L’atelier conserverie d’Alter Ego emploie une dizaine de personnes en situation de handicap dans trois activités : conserverie, façonnage et légumerie, c’est-à-dire la découpe de fruits et légumes.
On travaille notamment avec des maraîchers locaux comme Optim’ism et Lorient Avenir Bio qui nous confient leurs légumes afin de les préparer pour les cuisines centrales de la région
reprend Nicolas Bourieau.
Autre exemple : l’épluchage et la découpe de potimarrons pour la fabrication de pains bio à la courge.
80 % de nos produits sont bio, l’atelier est certifié agriculture biologique et les conserves sont distribuées dans les réseaux bio. Nous allons vers la diversification : en travaillant le poisson, nous développons de nouvelles compétences. Et notre équipement est dimensionné pour accompagner notre croissance,
complète Clémence Grall, adjointe technique.
À Plouay, tartinades, soupes, ketchup, sauce tomate…
Quand des légumes sont hors calibre, hors normes pour les circuits de distribution habituels, les maraîchers sont parfois obligés de les jeter ; on s’est posé la question de savoir comment éviter ce gaspillage alimentaire.
À la tête de Pikou Panez, une conserverie artisanale créée en 2020, Delphine Bellet et son mari Julien ont parié sur ces « légumes moches ». Dans leur atelier de Plouay, ils fabriquent tous les jours, sous leur propre marque, tartinades, soupes, ketchup, sauce tomate…Avec un packaging design et un site commercial très léché, leurs conserves sont des produits qui auraient leur place dans n’importe quel rayon de grande surface. Sauf que Pikou Panez a opté pour un circuit moins classique : magasin de producteurs, marchés locaux, caviste. On retrouve leurs conserves dans des enseignes comme Les bocaux d’abord à Lorient ou Coeurs de primeur à Ploemeur.
Nous tenons à être distribués de cette manière. Nous refusons d’être distribués en grande surface car il y a trop de gaspillage. Nos soupes, si vous les mettez dans un placard, elles durent trois ans.
Côté production, Pikou Panez travailleavec une vingtaine de professionnels, tous situés dans un rayon de 30 à 40 kilomètres dont plusieurs à Plouay.
Nous rencontrons les maraîchers, on visite leur exploitati on ; il y a un vrai partenariat,
souligne Delphine Bellet.
Quelques produits font exception à cette proximité, tout en demeurant bretons, comme les cocos de Paimpol ou les oignons roses d’Armorique.
Nous travaillons en flux tendu, nous n’avons pas de frigo. Les maraîchers nous appellent quand ils ont des invendus. Et c’est mon mari qui fait les recettes de A à Z.