1 - Pourquoi incinérer plutôtqu’enfouir ?
La loi pour la transition énergétique et la croissance verte, votée en 2015, impose de réduire l’enfouissement des déchets tandis que le plan régional cible l’arrêt total de l’enfouissement en 2030. Par ailleurs, à Caudan, l'unité de stabilisation ADAOZ, qui traite les déchets avant leur enfouissement, est vieillissante et la vétusté de certains équipements et ouvrages nécessiterait des investissements extrêmement importants.
2 - Quels déchets sont concernés par l'incinération ?
Il s’agit uniquement des déchets ménagers résiduels (DMR), issus de la poubelle bleue, qui étaient auparavant enfouis et qui ne peuvent pas être valorisés autrement. Ils ne représentent que 12 à13 % de l’ensemble des déchets collectés par Lorient Agglomération grâce au tri effectué avec les bacs jaunes et verts.
3 - Où les déchets sont-ils acheminés ?
Il n’y a pas d’unité de valorisation énergétique (UVE ou incinérateur) sur le territoire. Les plus proches sont celles de Concarneau, Briec et Carhaix, toutes trois situées dans le Finistère. Ces sites sont intéressés pour recevoir les déchets de Lorient Agglomération afin d’optimiser leurs équipements. L’UVE de Concarneau reçoit cette année environ 6 000 tonnes et celle de Carhaix 9 000 tonnes. Dans une logique de proximité, Briec vient en support si Concarneau est saturé.
4 - À quoi sert l’énergie produite par l’incinération des déchets ?
À Concarneau, la valorisation énergétique se traduit sous forme de production de vapeur d’eau. Une partie de cette vapeur est rachetée par l’entreprise voisine Bioceval, une usine de valorisation de coproduits de poissons, qui l’injecte dans son réseau de chaleur. Une autre partie sert à produire de l’électricité. À Carhaix, la vapeur d’eau est utilisée par l’usine Nutribabig pour la déshydratation du lait en poudre. Enfin, à Briec, la production de chaleur alimente un réseau de serres de tomates, des chaudières et produit de l’électricité.
5 - Quels sont les coûts énergétique et financier de l’incinération ?
Il est difficile de comparer l’enfouissement et l’incinération car il faut comparer les charges fixes liées aux équipements dans les deux cas. Cependant, le coût de traitement s’élève à 130 € HT la tonne en UVE, contre environ 113 € HT en enfouissement. L’incinération est un peu plus chère, mais plus vertueuse. Elle permet de produire de l’énergie verte localement, sans recours aux énergies fossiles. Enfin, concernant le transport des déchets dans le Finistère, une étude régionale est en cours pour mutualiser et optimiser ces transferts.
6 - Que va devenir Kermat ?
Ce choix permet de réduire de manière significative le volume annuel de déchets non recyclables enfouis à Inzinzac-Lochrist, sur le site de Kermat. D’environ 15 000 tonnes en 2025, le volume de déchets transférés vers les trois incinérateurs passera à environ 25 000 tonnes à partir de 2027. L’exploitation du site d’enfouissement prendra fin en 2035. Les alvéoles qui contiennent les déchets seront cependant surveillées durant encore trente ans.
7 - Comment réduire les déchets incinérés et enfouis ?
Il faut en priorité produire moins de déchets. Cela passe par la prévention et le réemploi, mais aussi par une meilleure valorisation de la matière. Lorient Agglomération va dans ce cadre moderniser son centre de tri afin de capter les petits objets en aluminium et en acier. De même, une nouvelle valorisation des films plastiques est en développement. Ce seront autant de déchets en moins dans les refus de tri. Enfin, une autre filière sur les déchets du bâtiment a été déployée dans les déchèteries, toujours dans l’objectif d’une baisse des encombrants.
En chiffres dans l'Agglomération
30 000 tonnes d’ordures ménagères résiduelles/an
Dont :
15 000 tonnes partent à l’incinération :
- 6 000 tonnes à Concarneau
- 9 000 tonnes à Carhaix