Conçu pour ArianeGroup afin de transporter les éléments du lanceur européen Ariane 6 jusqu’en Guyane, Canopée embarque avec lui un peu d’intelligence du territoire. C’est en effet à Lorient que ce cargo à voile de 121 mètres de long a été conçu par le partenariat entre Zéphyr et Borée et Jifmar Offshore service.
En 2 ans, le cargo a déjà réalisé une dizaine de transatlantiques : ça fonctionne bien, les résultats sont à la hauteur de nos attentes. On réalise environ 30 % d’économie d’énergie grâce aux voiles, en fonction des conditions, de la route empruntée, du poids des marchandises…
souligne Victor Depoers, responsable technique.
Les cargos, rouliers et autres navettes maritimes équipés de voiles émettent de grandes quantités de données, indispensables pour suivre le comportement des navires et des équipements. C’est là qu’interviennent les systèmes d’intelligence embarquée. Pour sa part, Zéphyr et Borée utilise une solution développée par D-Ice (Nantes), un outil permettant de générer de la donnée sur le système vélique, les moteurs, le comportement du navire, l’orientation du vent, la météo, le cap…
De la data pour optimiser les voyages
Grâce à Thalos (Ploemeur – voir aussi ci-après), Zéphyr et Borée utilise une connexion satellite afin de faire remonter les données liées au routage et à la marchandise, y compris en pleine mer dans des zones non couvertes par les réseaux terrestres.
Avant, la transmission de la donnée en mer coûtait trop cher et était restreinte à un très faible volume de données. Aujourd’hui, avec les nouvelles constellations satellitaires haut débit, on communique davantage et on développe des outils utilisant toutes ces masses d’information. Par exemple des outils de routage intelligents et hybrides, combinant voile et motorisation, capables d’optimiser la vitesse (moteur) et le cap (voile et vent). Cela ouvre plus de possibilités et de choix .
« On gère la connectivité à bord depuis plus de 20 ans »
Installé sur le parc technologique de Soye (Ploemeur), Thalos développe des solutions numériques pour améliorer la performance des navires de travail. Pêche, transport, course au large, plateformes : la société met à disposition des systèmes et des logiciels pour connecter et optimiser la gestion des navires en mer. Plus de 900 bateaux dans le monde en sont équipés.
Nous travaillons surtout pour des bateaux professionnels et hauturiers, Les navires de pêche sont des sites industriels isolés dans l’océan : grâce à nos produits, un armateur peut collecter des données à bord pour mieux suivre la campagne de pêche, anticiper d’éventuelles contraintes, optimiser le travail et les déplacements, préparer la logistique du déchargement…
expose Romain Godefroy, responsable produit chez Thalos.
Limiter les captures accidentelles
Car les outils déployés sont très précis : évaluation des coûts de pêche et des quantités pêchées, reconnaissance des espèces pêchées, suivi de la trace du bateau… Rien n’échappe aux capteurs à bord.
Ce sont autant d’indicateurs de performance et de risques, des aides à la décision.
Il transite ainsi des quantités considérables de données entre les navires et la terre, données qu’il faut non seulement transporter et stocker de manière sécurisée, mais aussi analyser.
Nous utilisons l’intelligence artificielle et l’intelligence embarquée pour certaines tâches, comme évaluer le volume de poisson à bord, cibler des zones de pêche favorables, optimiser la route, limiter les captures accidentelles ou encore gérer les équipements à bord.
LE PARC DE SOYE PARIE SUR LE COMPOSITE
Lorient Agglomération, propriétaire et aménageur du parc d’activités, et Xsea, société d’économie mixte locale, lancent cette année deux programmes destinés à développer sur le parc technologique de Soye une offre de foncier et d’immobilier pour des entreprises innovantes. Cette offre est dédiée à des secteurs stratégiques pour le territoire, en lien avec la Lorient Composite Valley : matériaux composites, intelligence embarquée, propulsion décarbonée, énergie, hydrogène, électronique… L’Université Bretagne Sud en sera l’un des premiers occupants et y installera un plateau baptisé ComposiTIC dont le but est de mener de la recherche appliquée dans le domaine du Composite. Ces deux programmes permettront de développer des hôtels d’industrie ainsi que des bureaux et des espaces aménageables en atelier technique et de production adaptés aux activités de haute technologie.