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· MER

La filière pêche se porte bien

L’arrivée de nouveaux bateaux au port de pêche de Lorient est le signe d’une confiance retrouvée dans une filière qui a traversé une crise au début des années 2000.

Cela faisait plus de dix ans que cela n’était pas arrivé. Trois bateaux flambant neufs ont fait leur apparition sur les quais du port de pêche de Lorient Keroman en 2017 : deux chalutiers, le Zachary et Le Breizh et un caseyeur, le Komz Me Rèr.

Un quatrième est annoncé en 2018. Auxquels s’ajoute le Naoned, racheté à Boulogne en début d’année, fruit d’une association entre l’armement à la pêche artisanale de Keroman, l’Apak, et la Scapêche.

C’est un pari audacieux de la part de ces pêcheurs lorsqu’on sait qu’il faut investir entre 1 et 2 millions d’euros pour un bateau de pêche neuf. Mais c’est surtout une bonne nouvelle lorsqu’on se remémore la crise vécue par la filière pêche, avec pour conséquence une diminution de 50% de la capacité de la flotte de pêche entre 1995 et 2015.

Ce regain d’optimisme s’inscrit aussi dans le contexte d’un effort de pêche qui a fortement diminué, d’un secteur qui est désormais très encadré et contrôlé, et dont les excès du passé ont disparu. « De façon générale, nous sommes aujourd’hui en Europe sur une mer plus poissonneuse et des rendements de pêche en augmentation, explique Patrick Carriou, président du groupement des pêcheurs artisans lorientais (GPAL). La ressource est plus abondante et les bateaux pêchent plus vite une même quantité. Ils ont moins à chercher, à chasser le poisson, même si la pêche reste soumise aux aléas naturels. » Aujourd’hui, en prenant une analogie financière, les bateaux remontent dans leurs filets ou leurs chaluts les intérêts et laissent en mer le capital, préservant ainsi la ressource à long terme.

Même son de cloche du côté du Comité des pêches et des élevages marins du Morbihan (CDPEM 56), l’organisme représentant la filière pêche professionnelle. « De nombreux indicateurs sont au vert, souligne Jean Piel, chargé de mission. Le gasoil est moins cher, la ressource est disponible et la demande est là. Les Français consomment 34 kg par an de produits de la mer, contre 18 kg en moyenne dans les autres pays. La filière pêche se porte bien, les bateaux sont rentables. »

Il faut ajouter à ces constats la force commerciale de Keroman. Le port de pêche de Lorient est connu pour être une place où le poisson se vend vite et bien grâce aux installations de la criée et à la présence de nombreux acheteurs,  mareyeurs et poissonniers. La vente du poisson attire même des clients étrangers qui peuvent renchérir par Internet tous les matins après le débarquement du poisson dans la nuit.

« Certains habitants  ont sans doute encore en tête qu’il ne se passe plus rien à Keroman, conclut Patrick Carriou. Mais c’est faux. Le port se porte bien et les professionnels savent que c’est le moment d’investir. »

En chiffres

  • 106 bateaux au port de Lorient
  • 650 patrons pêcheurs ou matelots

 

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