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"Le port doit rayonner à l’international"

Ancien pêcheur, actuel président du comité des pêches de Bretagne, Olivier le Nezet est un acteur incontournable de la pêche bretonne. Ce Gâvrais de 51 ans a été élu à la tête de la SEM Lorient Keroman pour orienter le développement du port de pêche de Lorient.

Vous avez été élu fin novembre à la présidence de la SEM Lorient Keroman qui gère le port de pêche. Pourquoi vous êtes vous porté candidat ?
En tant que président du comité régional des pêches, je rencontre régulièrement les décideurs français et européens : c’est mon rôle en tant que représentant de la pêche départementale et régionale. La Bretagne représente 50 % de la pêche française ! Ce sont 1 350 navires, 5 800 marins, et un périmètre d’action très vaste entre le nord Écosse et les îles Kerguelen, les océans Indien et Pacifique… Fabrice Loher souhaitait un nouveau président avec une approche globale pour fédérer les acteurs de la pêche et développer le port.

Justement, vous avez plusieurs mandats à assurer, tous en lien avec la pêche et la mer. Est-ce un atout selon vous ?
Je suis effectivement président du comité régional et du comité morbihannais des pêches, j’ai également repris la présidence du centre d’innovation technologique IDmer, et celle de Breizh Mer, une association régionale qui réunit la pêche, la conchyliculture, l’aquaculture, le mareyage et, à terme, les poissonniers, restaurateurs et transporteurs bretons. C’est très nouveau de pouvoir réunir tous ces secteurs allant de la mer à l’assiette. L’objectif est de rassembler les acteurs de la filière dans un but commun : valoriser les produits de la mer bretons et leur donner davantage de visibilité. Le port de pêche de Lorient est l’un des maillons de cette chaîne.

Quels sont vos projets prioritaires pour le port de Lorient ?
D’abord fédérer les acteurs et rassembler au-delà de nos différends. Il faut remettre du lien, avec les pêcheurs, les poissonniers, la réparation navale, les mareyeurs, les transporteurs… Je vais tous les rencontrer un par un, cela me prendra plusieurs mois, mais je veux échanger avec chacun pour évoquer leurs problèmes, leurs besoins, leurs projets. C’est ce qui nous permettra d’avoir cette vision stratégique globale et de développer des projets partagés. Ensuite, il faut dynamiser le service commercial d’approvisionnement : je suis déjà en contact avec la plus grande coopérative mondiale qui se trouve à Vigo, en Espagne. Enfin, il faut donner une valeur ajoutée aux produits de la mer bretons, afin que tout le monde y trouve son compte, pêcheurs et consommateurs. Nous avons besoin de rayonner à l’international et c’est Maurice Benoish, ancien président du port de Lorient, qui est notre ambassadeur : il connaît bien Keroman et est toujours aussi passionné. C’est un atout indispensable pour nous.

En parlant d’international, quel est votre sentiment sur l’accord trouvé dans le cadre du Brexit à propos de la pêche ?
L’accès aux ressources et aux bases avancées au Royaume-Uni paraît garanti pour les six prochaines années. Il était particulièrement important que les navires et leurs personnels puissent continuer à travailler à partir du début de l’année 2021. C’est un enjeu très important pour le port de Lorient. Les zones inclues dans l’accord concernent environ 120 navires, dont certains y réalisent 100 % de leur activité. Je me réjouis donc de la visibilité plus importante jusqu’en 2026 pour la filière. C’est fondamental, il faut de la stabilité en attendant de connaître avec plus de précision le contenu de l’accord. Mais les principaux intérêts de la pêche française et particulièrement bretonne semblent en effet pour l’essentiel préservés.

Dans la feuille de route que vous avez établie avec Lorient Agglomération, figurent aussi des projets d’investissement importants.
Nous allons poursuivre la rénovation du port, déjà engagée par mon prédécesseur*, avec une nouvelle station de pompage de l’eau de mer, le réaménagement de la pointe de la Perrière et la déconstruction de l’ancienne glacière. Nous étudions aussi le renouvellement de l’élévateur à bateaux de 650 tonnes avec la Région. Autre chantier important : le dragage du port qui doit rester accessible toute l’année. Sur les friches portuaires, nous nourrissons le projet d’un campus dédié à l’innovation et aux formations maritimes. Lorient s’inscrit dans un vaste schéma de développement de l’économie bleue : pêche, nautisme, plaisance, navale, course au large, commerce et bientôt éolien… La mer est un secteur économique majeur, c’est aussi un moyen de rassembler les Lorientais. Nous aimerions imaginer un lieu culturel consacré à la rencontre autour de la mer, un lieu de convergence

*Jean-Paul Solaro (NDLR)


E brezhoneg
Olivier Le Nezet, bet martolod-pesketaer ha bremañ prezidant poellgor-rannvro ar pesketaerezh zo bet dilennet e penn SEM an Oriant Kerroman, ar c’hevredad a ver porzh-pesketa an Oriant. Ivoulek eo ar follenn-hent bet fiziet er prezidant nevez ha tri fal zo laket dezhi : kevreiñ obererion ar porzhioù, tapiñ muioc’h a varc’hadoù diavaez ha kas da benn ar programm postadurioù ma rakweler, da skouer, neveziñ ar gorreer-bagoù 650 tonenn ennañ hag adkempenn beg ar Groez get ur savlec’h-pompiñ dour mor nevez, disevel ar sklaserez kozh ha degemer embregerezhioù nevez ivez.

 

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