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Lorient La Base fait entrer l’air du large

En 20 ans, l’ancienne base des sous-marins a laissé place à un site remarquable : course au large, tourisme, patrimoine, loisirs et économie de pointe s’y croisent et s’y développent. Cette reconversion historique marque durablement le territoire.

« Lorient s’impose en quelques années comme une place privilégiée de tous les acteurs du nautisme. »

Témoignage d’un passé douloureux pour Lorient, héritage d’une guerre destructrice, la base des sous-marins est aujourd’hui devenue le symbole de la renaissance économique et culturelle de la ville. On y croise les Ultimes Banque Populaire d’Armel Le Cléac’h ou maxi Edmond de Rothschild–Gitana 17 de Sébastien Josse, les Figaro, les Minis et autres monocoques de 60 pieds Imoca entre deux courses. Qui aurait cru que cette forteresse édifiée par les Allemands deviendrait la capitale européenne de la course au large ? Un pari fou lancé par les collectivités territoriales dès 1997 et qui porte aujourd’hui la marque du succès.

Un héritage encombrant

25 hectares, 443 000 m3 de béton, un site militaire indestructible : la base des sous-marins de Keroman a été édifiée par l’occupant en 1941, lors de la Seconde Guerre mondiale. Base avancée sur le mur de l’Atlantique, Keroman est un site stratégique pour les Allemands qui y entretiennent leurs redoutables sous-marins U-Boot. Après la guerre, c’est la Marine nationale qui prend possession des lieux, jusqu’en 1995.

Initialement programmée pour 2005, la fermeture anticipée de la base surprend le territoire. Après 50 ans d’utilisation par les militaires, que faire de cette forteresse de béton ? Le coût d’une éventuelle destruction est alors estimé à 31 millions d’euros ! Un investissement énorme, pour livrer au final un terrain nu et trop cher, faisant disparaître un patrimoine inestimable. Dès 1992 et jusqu’en 1997, plusieurs études sont lancées pour trouver des pistes de reconversion.

Le projet choisi, autour du concept de “Futuronaute”, propose de créer un centre international de “l’homme et de la mer au XXIe siècle”, structuré en 5 pôles : course au large, stratégies navales, prévention des risques en mer, archéologie sous-marine, pêche et aquaculture. Il s’accompagne d’un concours d’aménagement urbain auquel participent des architectes du monde entier. Les premiers travaux débutent en 2001 avec un investissement total de plus de 62 millions d’euros, issus en partie de fonds européens.

Un choix stratégique porteur : la course au large

Le chantier de reconversion de la base des sous-marins donne la priorité à l’axe nautique du projet, et l’installation, en 1997, du navigateur Alain Gautier puis celle de Franck Cammas vont orienter définitivement la stratégie. Lorient Agglomération décide d’investir dans la course au large et fait construire rapidement des hangars destinés à la préparation de voiliers de compétition, dont celle du Défi Français aux Coupes de l’America 2000 et 2003.Clin d’œil de l’Histoire, cette base est aujourd’hui occupée par Groupama Team France, défi français à la 35e Coupe de l’America qui vient de se dérouler aux Bermudes.

Le bunker K2 est quant à lui investi par la société Plastimo, la Cité de la Voile – Éric Tabarly est inaugurée en 2008 puis un centre d’affaires dédié au nautisme est construit en 2010. C’est un cercle vertueux qui s’enclenche autour de la course au large. De l’accueil des grandes et petites épreuves jusqu’aux meilleurs préparateurs, des écuries internationales aux services sur-mesure : Lorient s’impose en quelques années comme une place privilégiée de tous les acteurs du secteur. Doté d’un nouveau visage, le quartier s’intègre dans la ville et participe même à la rénovation de la zone arrière portuaire, devenant une nouvelle entrée de ville.

Aujourd’hui lieu de vie et de loisirs, la base des sous-marins est devenue Lorient La Base, une appellation plus moderne. Avec ses musées et restaurants, ses entreprises de pointe, ses bateaux de course, ses vastes terrasses ensoleillées, c’est en effet une nouvelle histoire qui s’écrit encore.

EN CHIFFRES

  • 50 entreprises dédiées à la course au large
  • 62,5 M € d’investissements

 

 

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