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· TÉMOINS

Les bagadoù, c'est tendance!

Près de la moitié des sonneurs ont moins de 20 ans. Preuve d'un nouveau souffle pour la transmission de la musique traditionnelle celte dont les concerts déplacent les foules.

1 750 sonneurs et 41 bagad* sont attendus le 5 août prochain, lors du Festival Interceltique de Lorient (FIL), pour les championnats nationaux de première, deuxième et quatrième catégories : autant dire l’élite de la musique de bagad. Lors de la première manche à Brest, en février dernier, plus de 68 000 personnes avaient suivi le championnat sur place ou devant la chaîne France 3 qui retransmettait l'événement en direct. Pas une fête locale sans bagad, pas un pardon, une soirée d’été ou un événement officiel sans sonneurs. « Les bagadoù se portent bien, confirme André Queffelec président de Sonerion (BAS), la fédération nationale de bagadoù qui a fêté ses 70 ans en 2016, installée à Plœmeur. Nous comptons 150 ensembles adhérents et plus de 10 000 musiciens. » Sur le territoire, on trouve des bagadoù à Lorient, Lanester, Plœmeur, Hennebont, Languidic, Bubry et bien sûr à la base aéronavale de Lann-Bihoué ! Le bagad est une institution, en perpétuel renouvellement.

« Près de la moitié des 10 000 sonneurs ont moins de 20 ans, reprend André Queffelec. Ils sont attirés par le projet de groupe, par la vie même du bagad :les concerts, les concours, les sorties, avec un très bon niveau musical… C’est motivant ! » En trois générations, le bagad a su séduire et se structurer, aidé par de grands événements comme l’Héritage des Celtes créé par Dan ar Braz dans les années 90. « L’engouement pour les bagadoù a commencé à ce moment-là, se souvient Bertrand Le Cam, président du Bagad de Lorient, qui évolue en première catégorie. Un phénomène qui dure parce que la musique traditionnelle bretonne s’ouvre aux autres : les musiques actuelles, l’électro, la danse, etc. On touche un public plus large et plus jeune. » Cette jeunesse apporte aussi un souffle nouveau dans la musique bretonne, tout en permettant la transmission d’un patrimoine culturel dont elle est fière. « Les jeunes de bagad sont souvent multiinstrumentistes, ajoute André Queffelec. Ils peuvent aussi jouer de la guitare, de la batterie, du piano, du saxophone et tout un tas d'instruments. La musique traditionnelle n’est pas un univers cloisonné ! »

Et les jeunes vont jusqu’au bout dans l’investissement: répétitions, travail individuel, pratique en ensemble, cours de musique, concerts et concours… Le travail est intensif pour jouer dans un bagad. « Ce qu’ils aiment, c’est l’ambiance et l’esprit de compétition: on se prend vite au jeu… Et puis, le bagad est comme une famille, avec une vraie vie de groupe », reprend Bertrand Le Cam. Ainsi, les répétitions se prolongent souvent autour d’un verre, les sorties et les voyages resserrent les liens autour d’expériences uniques. On vit le bagad comme une équipe sportive, avec le même engagement. « Le bagad de Lorient était à New York pour la Saint-Patrick cette année : c’était le voyage d’une vie pour certains ! »

Une formation de haut niveau

Toujours plus nombreux, les bagadoù sont aussi de plus en plus expérimentés. Pour André Queffelec, « d’un point de vue musical, on atteint une qualité qu’on n’avait jamais eue ! C’est grâce à l'investissement constant des responsables musicaux bénévoles de chaque bagad et à la formation des musiciens qui s’est progressivement professionnalisée. » Depuis l'origine, Sonerion organise l’apprentissage musical de tous les jeunes et des débutants. D’abord au sein d’un bagadig, les jeunes apprennent les instruments et les airs, puis se perfectionnent. Ils intègrent ensuite le bagad. « C’est un apprentissage collectif, avec plus de convivialité et moins d’individualisme », pointe Jean-Louis Hénaff, responsable de la coordination pédagogique. Les 55 enseignants professionnels de la fédération visitent ainsi chaque bagad pour y délivrer un enseignement sur-mesure. « On développe d’abord le sensitif en jouant à l’oreille et à la vue, vient ensuite le solfège, sur l’idée qu’on apprend d’abord à parler avant d’écrire… » Baptisée Skol Musik Sonerion, l’école de musique de la fédération rassemble 4 500 élèves : « C’est la plus grande école de musique de Bretagne ! »


Parlez-vous bagadoù?

Bagad (pluriel : bagadoù sauf quand bagad est précédé d'un chiffre : un bagad, des
badagoù, dix bagad) : formation musicale bretonne

Bagadig : petit bagad, bagad école

Bagadigan : petite formation préparatoire au bagadig

Biniaouer : joueur de biniou ou de cornemuse

Talabarder : joueur de bombarde

Tabouliner : joueur de percussion

Penn soner : sonneur en chef

 

 

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